vendredi 7 avril 2017

PASSENGER d'Alexandra Bracken



Editions Milan
Sortie le 22/02/2017
480 pages
17.90 euros


À New York de nos jours, Etta s’apprête à jouer du violon pour un gala au Metropolitan Museum. En coulisses, elle tombe dans un couloir du temps qui la conduit sur un navire dans l’océan Atlantique en 1776. Elle y rencontre Nicholas, qui la suivra à New York en 1776, puis à Londres en 1940 avant Angkor en 1685, Paris en 1880, en passant par les ruines de Palmyre et Damas en 1599. Chaque lieu, chaque époque leur permet de trouver un indice dans leur quête de l’astrolabe, et de se rapprocher un peu plus.
Etta comprend peu à peu qu’elle appartient à la grande famille des voyageurs dans le temps, et qu’elle doit affronter le terrible Cyrus Ironwood, qui manipule le temps à différentes époques pour mieux servir ses intérêts.



L'avis de Phooka:



Etta est une jeune femme, un peu réservée et effacée, vivant avec sa mère Rose. Etta ne s'épanouit qu'à travers son violon, c'est une virtuose, c'est toute sa vie. Arrive le jour du grand concert. Peu avant elle assiste à une sorte de dispute entre Rose, sa mère et Alice, une femme âgée qui lui a tout appris et à laquelle elle est très attachée. Etta ignore la raison de cette dispute, mais cela la perturbe car ils semblerait qu'elle en soit le sujet.
Mais il en faut plus pour la déconcentrer de son concert. Sauf qu'après quelques accords, elle perd pied sur un morceau qu'elle connaissait par cœur. Elle fait une sorte de malaise et à partir de ce moment tout va aller de travers.
Etta va voir Alice se faire tirer dessus dans les couloirs du MET et se retrouver projetée sur un navire en 1776. Pourquoi? Comment ? Elle n'en a pas la moindre idée, pensant même qu'elle est dans une sorte de représentation théâtrale. Mais cette "représentation" parait bien trop réelle. Etta est en fait une voyageuse du temps capable d'emprunter des "tunnels" qui la mènent d'une époque à une autre. Seules quelques grandes familles peuvent le faire et sa famille en faisait partie. Sauf qu'Etta en ignore tout.
Elle rencontre heureusement Nicholas qui lui donnera quelques informations, mais surtout elle rencontre Cyrus, le grand patriarche qui commande aux familles. Cyrus est prêt à tout pour avoir le pouvoir absolu sur les familles et donc sur les tunnels et le temps, y compris à modifier le passé et y compris à kidnapper Rose pour qu'Etta lui obéisse au doigt et à l’œil ...

L'idée de départ du roman est vraiment alléchante et sa lecture en est agréable. Agréable mais sans plus, car le livre laisse un sentiment un peu "scolaire". A la fois dans la description des époques et des moeurs, descriptions précises mais trop longues et parfois ennuyeuses. Mais aussi dans la construction des personnages. En dehors d'Etta qui semble être la femme parfaite, ils ont tous des zones d'ombres, ce qui sur le fond est plutôt bien, mais une fois encore cela donne une impression de recette appliquée par un trop bon élève.

Alors, ne vous méprenez pas, le roman est agréable à lire et explore des pistes intéressantes. Il y du suspense, des mystères et vraiment tout y est pour que le récit captive ses lecteurs. Ceci étant, il y a quelques longueurs qui nuisent au rythme, et il manque un "je ne sais quoi" pour totalement adhérer à l'histoire. Les personnages sont bien construits oui, mais on n'arrive pas à s'y attacher comme cela devrait être.  Je ne connais pas l'auteur, si elle écrit toujours ainsi alors c'est sans espoir pour moi, mais il est simplement possible qu'elle ait besoin de temps pour s'approprier totalement les personnages et les situations. Auquel cas le tome 2 sera bien meilleur et sans aucun doute passionnant. En attendant, ce tome 1 se lit, le contexte et le récit sont à priori passionnants. Évidemment le paradoxe temporel y tient une grande place, ce qui apporte toujours un énorme potentiel à une histoire, mais pour autant le récit manque de rythme et de conviction.

En résumé, il ne suffit pas d'avoir tous les ingrédients pour que la recette soit réussie. Il faut aussi une petite touche de "je ne sais quoi" qui fera la différence. Or si, pour ce Passenger, les ingrédients sont là et de belle qualité, il manque ce "je ne sais quoi". Le résultat est agréable à lire mais pas non plus transcendant. A voir si cela s'améliore pour la suite.

2 commentaires:

paikanne a dit…

Je te rejoins tout à fait :-)

Boom a dit…

Je dois avouer que malgré les bons avis que je lis dessus, avec à chaque fois la même remarque que toi qu'il est bien mais pas non plus le livre du siècle, je serai tentée de le découvrir :)