jeudi 1 décembre 2016

LA MAIN DE L'EMPEREUR de Olivier Gay






Éditions Bragelonne
375 pages
20 euros


4ème de couv :

Rekk n’a pas eu une enfance facile. Fils bâtard d’un gladiateur et d’une femme mariée, élevé par des prostituées, il est sauvé par son habileté à l’épée. Il se fait à son tour une place dans l’arène et en devient bientôt le champion. Mais Rekk doit poursuivre ailleurs un destin écrit en lettres de sang : l’Empereur en personne l’envoie rejoindre l’armée qui mène en son nom une guerre éprouvante contre les tribus koushites. En compagnie d’hommes démunis et amers, dans l’enfer de la jungle où le danger est partout, Rekk va devenir le bras armé de l’Empereur grâce à ses talents redoutables.
Lorsque l’on suscite l’admiration autant que la crainte et la haine, savoir se battre ne suffit pas toujours, et la frontière est ténue entre le héros et le monstre. Qu’arrivera-t-il à Rekk quand sa légende lui échappera ? 

DANS LA MAIN D'UN EMPEREUR, LES MORTELS NE SONT QUE DES PIONS.




L'avis de Dup :

Autant l'annoncer tout de suite : Coup de coeur ! Les Dieux Sans Noms sont témoins de l'engouement que j'ai eu pour ce roman... mon entourage aussi d'ailleurs ! Pendant deux jours j'étais aux abonnés absents.

J'avais tellement aimé Rekk dans le diptyque précédent Les épées de glace que je me suis ruée sur cette Main de l'Empereur dès réception. Un peu d'appréhension malgré tout : et si j'allais être déçue ? Mais bon, la réponse se trouve dès la première ligne de ma chronique ! Et pour cause, ici il n'est question que de Rekk, et cela démarre dès sa conception.

Rekk va grandir dans la caserne sud de Mushein, la capitale de l'Empire. Ces casernes n'ont rien de militaire comme on pourrait le penser, ce sont plutôt des pépinières à gladiateurs. Ceux-ci sont élevés et entraînés dès leur plus jeune âge pour combattre dans l'arène. Ils y sont également nourris, logés, blanchis et ... divertis. En effet chaque caserne possède son bordel intégré et c'est ainsi que Rekk croit dur comme fer qu'il est l'enfant de Krylla, une de ces filles. Seul le lecteur sait ce qu'il en est. De plus Rekk va bénéficier de l'entrainement du champion en titre de la caserne, détenteur du Cimeterre d'Or, c'est-à-dire grand gagnant de tous les combats, dès son adolescence. Il va très vite devenir champion à son tour.

A chaque fois qu'il va découvrir un pan de vérité sur ses origines, Olivier Gay va se charger de le détruire et ce de la plus ignominieuse des façons. Il façonne une boule de haine de plus en plus dangereuse tant ses prouesses à l'épée sont prodigieuses.

Prodigieuses, mais pas spectaculaires : comme Rekk gagne TOUS ses combats, le public des arènes se lasse, les paris chutent et Rekk est remercié ! Cependant ses capacités de bretteur ne sont pas passées inaperçues aux yeux de Bel 1er, l'Empereur, friand de ces spectacles sanglants. Ce renard de première, à coup de belles paroles et d'or va se mettre Rekk dans sa poche, l'enrôler et l'expédier à Koush. Il a tout juste vingt ans.

Koush c'est la frontière sud de l'Empire, c'est la chaleur tropicale, la jungle et tous ses dangers. Koush c'est tout un programme de promesses : épices, bois précieux, or et diamants. Mais c'est aussi les Koushites, un peuple fier, insaisissable et qui tient tête à l'armée Impériale. Koush, c'est l'épine infectée dans le pied de Bel. Là-bas Rekk va façonner sa légende de Boucher, bien aidé en cela par l'Empereur.

Le point fort de ce roman ce sont ses personnages. Alors il y a Rekk bien sûr, que j'aimais déjà, c'est confirmé ! Autour de Rekk gravite beaucoup de personnages très intéressants. L'Empereur, qu'on ne peut qu'admirer pour son intelligence et son côté calculateur et retors. Krylla, Oblan, Bishia et bien sûr Dareen qu'on retrouvera dans Les épées de glace. A chaque fois que je croisais son nom, mon coeur se serrait. Je me demande même si je ne l'aime pas plus que Rekk cette contrebandière ! Et puis Olivier Gay développe également une flopée de personnages encore plus secondaires, qui feront un bout de chemin avec Rekk, qu'il développe suffisamment pour qu'on commence à s'y attacher et qu'il sacrifie quelques pages plus loin sans états d'âme ! Rhaaaaaa!
C'était une première victoire.
Il s'assit à côté du soldat vétéran et regarde les étoiles qui luisaient dans le ciel.
-Tu n'as pas fui Atragus. Le mur ouest a tenu bon jusqu'au bout, et pas un Koushite n'a réussi à y prendre pied. Je suis fier de toi.
Les entrailles à l'air, la gorge tranchée, Atragus ne répondit pas.
Des uppercuts comme cela, on s'en ramasse plus d'un...

Une écriture très visuelle qui nous fait sentir (un comble non ?) le sable, la sueur et le sang qui volent dans les arènes. Qui nous fait serrer les fesses dans la jungle avec ses araignées, ses serpents, ses lianes coupantes, urticantes, flagellantes, ses tourbières agissant comme des sables mouvants, etc. Qui nous fait frémir à chaque fois que Rekk dégaine son épée et lire en apnée des pages de batailles, d'affrontements. Qui nous fait hurler devant l'injustice et la manipulation qu'il subit.

Et bien sûr, Olivier Gay nous laisse en plan, sur un énorme cliffhanger, sur la pire des trahisons en marche pour le tome suivant... c'est bien le pote de Gabriel Katz !!! En bonne masochiste, j'en redemande encore ! J'AI  A-DO-RÉ.




Et bien sûr à inscrire au challenge de la Licorne
même si ce ne sera que 3 points dans ma besace !


2 commentaires:

Maêlle Thaemiss a dit…

Whouah ça donne envie ! Ne connaissant pas (encore) Olivier Gay, je pourrais être tenté de le découvrir avec une telle chronique ;)

Dup a dit…

Et tu ne regretteras pas !
Merci :)