mardi 2 février 2016

LES CHEVAUX CÉLESTES de Guy Gavriel Kay




L'Atalante Éditions
649 pages
27 euros


Résumé :





Pendant deux ans, au cœur des montagnes entourant le lac Kuala Nor, loin à l’ouest de la cité impériale, et même au-delà des frontières de l’empire de la Kitai, le jeune Shen Tai, seul au fond d’une cabane isolée, a écouté, dans l’air dur et froid des nuits de lune et des nuits noires, les voix des fantômes des soldats morts pendant la violente bataille qui s’est déroulée à cet endroit. Afin d’honorer la mémoire de son père, le général Shen Gao, qui était à la tête des soldats de l’empire, c’est en ces lieux maudits qu’il s’est voué corps et âme à la pénible tâche d’enterrer les os de tous les combattants.
Alors que Tai prépare son retour vers la cité impériale et la cour, tout aussi dangereuse que magnifique, de Taizu, l’Empereur de la Kitai, un émissaire de l’empire Tagur, la nation rivale, lui apporte une nouvelle surprenante : Chen-Wan, l’une des épouses de Sangrama le Lion, empereur du Tagur, lui a offert, pour le remercier de sa tâche, un présent. Or, celui-ci est d’une telle ampleur qu’il peut changer le visage même de l’empire de la Kitai… ou mener Tai à une mort certaine.



L'avis de Dup :

L'auteur nous plonge dans un empire imaginaire, la Kitai, dans laquelle on reconnait aisément la Chine antique alors à l'apogée de son rayonnement. Les spécialistes vous diront que cela correspond à l'époque de la dynastie Tang, donc de 618 à 907. Un monde où tout n'est que ravissement, où culture et art rivalisent de préciosité. Un monde où la poésie est un art de vivre à part entière et Guy Gavriel Kay retranscrit cela à merveille. Ce roman est une ode à la poésie, qui se fait subtile, toujours nuancée, parfois sournoise. Parce qu'à l'époque, il fallait savoir peser ses mots sous peine d'être mal vu, voire même tout bonnement décapité. C'est qu'ils ont le sabre facile !

Nous suivons Shen Tai, fils de l'honorable général Shen Gao qui doit arrêter ses études suite au décès de son père pour accomplir deux ans de deuil rituel. Pour honorer la mémoire de son père, il se retire dans le sud-ouest de la Kitai, dans les montagnes, près du lac Kuala Nor, lieu historique de batailles acharnées entre la Kitai et son voisin ennemi. Pendant deux ans il va enterrer les milliers de morts laissés là, à l'abandon. Sa tâche va susciter bien des émois de part et d'autre de la frontière proche, et notamment un cadeau disproportionné de la part d'une princesse étrangère : un lot de deux cent cinquante chevaux sardiens. Cadeau empoisonné s'il en est car Shen Tai va devenir le centre d'intérêt de toute la Kitai. En effet, ces chevaux célestes sont vénérés mais peu nombreux dans l'Empire.

Ce cadeau va entraîner Shen Tai dans une cascade d'événements qui va bouleverser son destin, mais également celui de l'Empire tout entier. C'est passionnant et instructif car tout fictif que puisse être cet Empire, l'auteur s'est appuyé sur des bases historiques réelles que l'on voit se dérouler sous nos yeux. L'aspect Fantasy est là, bien sûr, mais de façon très discrète, en s'appuyant sur les mythes et légendes des voisins de la Kitai, des peuples du nord habitants au-delà de la Grande Muraille. Entre les rites chamaniques et la magie, la frontière est floue et laissée à notre appréciation.

Il va sans dire que comme toujours avec cet auteur, les personnages de Shen Tai et tous ceux qui gravitent autour de lui sont ciselés à la perfection et nous entraînent avec force dans ce récit. Si Shen Tai est plus passif, impuissant devant l'avalanche des événements historiques, sa petite soeur Li-Mei va elle se battre pour faire ployer son destin. Même si mon cœur reste accroché aux Lions d'Al-Rassan que je classe en tête de mon top GGK, Les chevaux célestes sont un coup de coeur aussi.  Apprendre ou réviser l'Histoire avec Guy Gavriel Kay comme professeur est inscrit au programme dupinien pour les années à venir... 


 Guy Gavriel KAY sur Bookenstock :





Et je suis un peu à la bourre pour le challenge de Licorne !
Je vais tâcher de rattraper mon retard... ce qui signifie quelques chroniques de Fantasy à venir :))





3 commentaires:

Chess a dit…

Il m'a l'air vraiment pas mal du tout !!

Acr0 a dit…

Quand j'ai attaqué ce roman, j'ai eu un peu peur car je ne connaissais que peu de choses à l'Histoire de la Chine, et finalement, le contexte est très abordable. J'ai aimé y retrouver la plume de GGK telle que je la "lisais" ( ma précédente lecture était Ysabel) ; en plus d'un style fluide, une histoire dans laquelle j'entre entièrement.

Les lectures de Licorne a dit…

Je note ce titre ! La tapisserie de Fionavar avait émerveillé mon imaginaire à 18 ans ! ;) c'est pas hier ! hein.
Depuis je n'ai rien lu de lui ...erreur qui devrait être vite rattrapée ! Tout comme ton retard ma Dup ! à la vitesse ou tu lis je ne me fais de soucis ! ;)